Consulter un gynécologue, c'est souvent incontournable : suivi régulier, contraception, grossesse, dépistage... Mais côté tarif, tout peut changer selon le médecin choisi. Secteur 1 ou secteur 2 ? Avec ou sans dépassement d'honoraires ? Et surtout : combien serez-vous réellement remboursé par la Sécurité sociale, et quelle part votre mutuelle prendra-t-elle en charge ? Depuis juillet 2025, les règles ont évolué, avec une revalorisation du tarif de base. Résultat : des montants revus à la hausse... mais pas forcément moins de reste à charge pour autant.
Combien coûte une consultation chez le gynécologue ?
Le tarif d'une consultation chez le gynécologue dépend du secteur dans lequel exerce le médecin. Avant de prendre rendez-vous, mieux vaut savoir à quoi s'attendre, surtout si vous consultez pour la première fois ou si vous envisagez de changer de praticien.
Le tarif d'une consultation chez le gynécologue dépend du secteur dans lequel il exerce. Avant de prendre rendez-vous, mieux vaut savoir à quoi s'attendre, surtout si vous consultez pour la première fois ou si vous envisagez de changer de praticien."
Gynécologue secteur 1
Un gynécologue en secteur 1 applique les tarifs conventionnés fixés par l'Assurance Maladie. Cela signifie qu'il ne pratique aucun dépassement d'honoraires, sauf en cas de demande particulière (consultation en dehors des horaires habituels, par exemple).
En 2024, le tarif d'une consultation est fixé à 31,50 euros. Ce montant sert de base de remboursement pour la Sécurité sociale. Vous êtes donc certain de payer un tarif stable et connu à l'avance. Si vous disposez d'une bonne mutuelle santé, elle peut prendre en charge le ticket modérateur, c'est-à-dire la partie non remboursée par l'Assurance Maladie.
Gynécologue secteur 2
À l'inverse, un gynécologue en secteur 2 peut fixer librement ses honoraires. Cela signifie que les prix peuvent fortement varier, en fonction du praticien et de la région. En moyenne, une consultation chez un spécialiste en secteur 2 coûte entre 50 et 90 euros, mais certains peuvent facturer jusqu'à 150 euros.
Le remboursement de la Sécurité sociale se fait toujours sur la base de 23 euros ou 31,50 euros, selon les cas. Le reste – souvent conséquent – est à votre charge, sauf si votre mutuelle santé prévoit une prise en charge renforcée, notamment pour les dépassements d'honoraires.
Bon à savoir :
Certains gynécologues en secteur 2 adhèrent au dispositif OPTAM (Option Pratique Tarifaire Maîtrisée), ce qui limite les dépassements et améliore votre remboursement.
Évolution des tarifs en 2025
Depuis le 1er juillet 2025, le tarif d'une consultation chez un gynécologue de secteur 1 est officiellement passé à 40 euros. Cette évolution s'inscrit dans la convention médicale 2024–2029 signée entre les syndicats de médecins libéraux et l'Assurance Maladie. L'objectif est de revaloriser le travail des professionnels de santé tout en maintenant un cadre de prise en charge accessible pour les patients. En tant qu'assuré, cela change la base de remboursement, mais aussi le montant que vous pouvez potentiellement avancer si vous n'avez pas de mutuelle adaptée.
Concrètement, cela signifie que la base de remboursement sera, elle aussi, revue à la hausse, ce qui pourrait réduire votre reste à charge si vous consultez un professionnel conventionné. Pour les praticiens en secteur 2, il faudra rester vigilant, car les honoraires ne sont pas plafonnés.
Que rembourse la Sécurité sociale ?
La Sécurité sociale prend en charge une partie des consultations chez le gynécologue. Cependant, le niveau de remboursement dépend du type de consultation et du respect du parcours de soins coordonnés. Voici ce que vous devez savoir.
Premier cas : remboursement lors d'une consultation classique
Lorsque vous consultez un gynécologue dans le cadre du parcours de soins coordonnés, c'est-à-dire après avoir déclaré un médecin traitant, la Sécurité sociale rembourse 70 % de la base tarifaire. Cette base dépend du secteur de convention du praticien :
| Type de consultation | Base de remboursement | % remboursé par la Sécu | Montant remboursé | Reste à charge (hors mutuelle) |
| Gynécologue secteur 1 (tarif maîtrisé) | 31,50 € | 70 % | 22,05 € | ~9,45 € + 2 € forfaitaire |
| Gynécologue secteur 2 (honoraires libres) | 23,00 € | 70 % | 16,10 € | Variable selon dépassements + 2 € |
Deuxième cas : remboursement en dehors du parcours de soins
Si vous consultez un gynécologue sans avoir déclaré de médecin traitant ou sans passer par lui, vous êtes considéré hors parcours de soins coordonnés. Dans ce cas, la Sécurité sociale rembourse seulement 30 % de la base de consultation, ce qui représente :
| Type de consultation | Base de remboursement | % remboursé par la Sécu | Montant remboursé | Reste à charge (hors mutuelle) |
| Gynécologue secteur 1 (hors parcours) | 31,50 € | 30 % | 9,45 € | ~22,05 € + 2 € forfaitaire |
| Gynécologue secteur 2 (hors parcours) | 23,00 € | 30 % | 6,90 € | Variable selon les honoraires + 2 € |
Résultat : le reste à charge est bien plus important si vous ne respectez pas le parcours de soins coordonnés. Ce fonctionnement vise à inciter les assurés à coordonner leurs soins via un médecin traitant, afin d'assurer un meilleur suivi médical et un meilleur remboursement.
Bon à savoir :
La participation de 2 euros forfaitaire ne s'applique pas si vous avez moins de 18 ans, si vous êtes enceinte à partir du 6ᵉ mois de grossesse et jusqu'à 12 jours après l'accouchement, ou si vous êtes bénéficiaire de la Complémentaire santé solidaire (CSS).
Suivi de grossesse, IVG, frottis : des soins intégralement remboursés
Certaines consultations et actes peuvent être réalisés sans passer par votre médecin traitant, tout en étant remboursés à hauteur de 70 % par l'Assurance Maladie, comme s'ils faisaient partie du parcours de soins coordonnés. C'est notamment le cas pour :
- les actes de dépistage comme le frottis cervico-utérin ;
- le suivi de grossesse, quel que soit le mois ;
- l'interruption volontaire de grossesse (IVG), qu'elle soit médicamenteuse ou chirurgicale.
Dans ces situations, vous pouvez consulter directement un gynécologue, sans ordonnance, sans pénalité sur le taux de remboursement.
Acte gynécoogique : quelle prise en charge par la mutuelle ?
C'est à ce niveau qu'intervient la mutuelle santé : elle prend en charge tout ou une partie des frais non remboursés par la Sécurité sociale, afin de réduire le montant restant à votre charge.
Prise en charge du ticket modérateur
La Sécurité sociale ne rembourse qu'une partie de la consultation, généralement 70 % de la base de remboursement. Le ticket modérateur, soit les 30 % restants, reste à votre charge... sauf si vous disposez d'une mutuelle.
La majorité des contrats responsables de complémentaire santé prennent en charge l'intégralité de ce ticket modérateur.
Par exemple, pour une consultation de secteur 1 à 31,50 euros, la Sécurité sociale rembourse environ 21,05 euros (après déduction de la participation forfaitaire de 2 euros), et votre mutuelle couvre les 9,45 euros restants.
Cette prise en charge est automatique, à condition que vous ayez respecté le parcours de soins coordonné (déclaration de médecin traitant).
Remboursement des dépassements d'honoraires
Voici un exemple concret de ce que la mutuelle peut prendre en charge lors d'une consultation :
Un gynécologue facture 60 euros pour une consultation. La base de remboursement est fixée à 23 euros. Sans mutuelle adaptée, vous serez remboursé d'environ 15,10 euros par l'Assurance maladie (70 % - 2 euros de participation forfaitaire). Le reste à charge dépasse alors 40 euros.
Si votre contrat propose une couverture à 200 % ou 300 % de la base de remboursement, vous pouvez être remboursé au-delà des 23 euros initiaux, et ainsi limiter fortement le reste à payer. C'est une donnée importante à prendre en compte au moment de choisir votre complémentaire santé.
Ce que la mutuelle ne rembourse pas
Même avec une bonne couverture, certains frais restent non remboursables, car ils ne sont pas pris en charge dans le cadre du contrat responsable.
C'est notamment le cas de :
- la participation forfaitaire obligatoire de 2 euros par consultation,
- les dépassements d'honoraires très élevés, notamment chez les praticiens non adhérents à l'OPTAM (Option Pratique Tarifaire Maîtrisée),
- les actes hors nomenclature (non reconnus par la Sécurité sociale).
Comment bien choisir sa mutuelle pour la gynécologie ?
L'importance selon le secteur et la fréquence des consultations
Toutes les mutuelles ne se valent pas face aux honoraires d'un gynécologue. Pour bien choisir, il faut notamment prendre en compte deux facteurs :
- le secteur d'exercice du praticien,
- la fréquence des consultations : une femme en suivi de contraception, enceinte ou atteinte d'une pathologie nécessitant un suivi gynécologique régulier devra consulter plus souvent. Dans ce cas, une mutuelle avec de bons niveaux de remboursement en spécialités médicales est fortement recommandée.
Les informations à vérifier avant de souscrire
Avant de signer un contrat, vérifie les points suivants :
- le taux de remboursement en spécialités médicales : 100 %, 150 %, 200 %... Ce pourcentage indique jusqu'où la mutuelle peut couvrir les dépassements d'honoraires ;
- les plafonds de remboursement annuels : certaines offres limitent le montant annuel remboursé par spécialité ;
- les délais de carence : certaines mutuelles n'activent leurs garanties qu'après 1 à 3 mois. Un piège à éviter si un rendez-vous est prévu rapidement ;
- la couverture des actes spécifiques : frottis, échographies, actes hors nomenclature... sont-ils bien pris en charge ?
Bon à savoir :
Certaines mutuelles proposent des formules "femmes" qui couvrent mieux les soins liés à la gynécologie, la maternité ou la contraception.
Utiliser les simulateurs et comparateurs
Pour identifier facilement les offres les plus adaptées, les comparateurs de mutuelles santé représentent un outil particulièrement utile. En renseignant quelques éléments de profil (âge, régime d'Assurance maladie, fréquence des soins, etc.), il est possible d'obtenir rapidement une sélection d'offres correspondant aux besoins réels.
Ce type de simulation permet d'aller au-delà du simple prix de la cotisation mensuelle et d'évaluer concrètement la qualité des remboursements proposés. Cela évite les mauvaises surprises, notamment en cas de dépassements d'honoraires fréquents.
Foire aux questions
Le remboursement est-il le même pour une consultation gynécologique en téléconsultation ?
Non. Si le gynécologue propose une téléconsultation, celle-ci est remboursée dans les mêmes conditions qu'une consultation en cabinet, à condition que le parcours de soins soit respecté. Toutefois, tous les praticiens ne proposent pas ce service, et certains actes gynécologiques nécessitent impérativement une consultation physique.
Une adolescente peut-elle consulter un gynécologue sans accord parental et être remboursée ?
Oui. À partir de 15 ans, une adolescente peut consulter un gynécologue en toute confidentialité, notamment pour des questions liées à la contraception. Le remboursement est assuré par la Sécurité sociale et aucun détail n'apparaît sur le relevé destiné aux parents, si la consultation concerne la contraception.
Peut-on consulter un gynécologue sans passer par son médecin traitant ?
Oui. Le gynécologue fait partie des spécialistes accessibles en accès direct, ce qui signifie qu'il est possible de le consulter sans avoir à passer au préalable par son médecin traitant. Cela constitue une exception au parcours de soins coordonnés.
Une consultation chez une sage-femme peut-elle remplacer celle d'un gynécologue ?
Oui. Les sages-femmes sont habilitées à assurer le suivi gynécologique de prévention pour les femmes en bonne santé (contraception, frottis, dépistage, etc.). La consultation est remboursée à 70 % par la Sécurité sociale sur la base de 25 €, et les mutuelles peuvent couvrir le complément. C'est une alternative souvent moins coûteuse et plus accessible.