L'automobile continue de fasciner les Français, comme le révèle une récente étude menée par Ipsos pour le Mondial de l'Auto de Paris 2024. Cet attachement à la voiture, malgré les enjeux environnementaux et les critiques croissantes, semble inscrit dans les habitudes et les émotions des Français, pour qui la voiture incarne liberté et plaisir. Mais cette passion peut-elle coexister avec une conscience écologique renforcée ?

La voiture, un pilier du quotidien pour les Français

Selon l'étude, l'automobile reste essentielle dans la vie des Français. En effet, 80 % des répondants déclarent qu'ils ne peuvent pas se passer de leur voiture, une proportion qui témoigne de l'importance de ce mode de transport, largement perçu comme source de liberté et d'autonomie. Ipsos indique que 81 % des Français se sentent liés émotionnellement à leur véhicule, qu'ils considèrent comme un compagnon qui les "accompagne dans les différentes étapes de leur vie". Le confort figure également en haut des attentes, avec 74 % des Français l'évoquant pour un usage quotidien, et 86 % pour les longs trajets.

La voiture idéale des Français reflète des attentes spécifiques et diversifiées, particulièrement marquées chez les moins de 35 ans. Ces derniers recherchent une voiture puissante (37 %), totalement connectée (31 %) et, dans une moindre mesure, 100 % électrique (23 %). 

Le paradoxe entre passion automobile et préoccupations climatiques

Bien que 79 % des sondés affirment être conscients du risque climatique et de la nécessité de changer leurs habitudes, l'étude révèle que cette inquiétude ne se traduit pas par un rejet de la voiture. Au contraire, 78 % des Français estiment qu'il est "possible de concilier plaisir automobile et respect de l'environnement". L'innovation dans les motorisations, telles que les véhicules électriques et hybrides, semble apporter une réponse à cette préoccupation : 73 % des participants reconnaissent que "l'impact environnemental des voitures s'améliore constamment".

Cependant, une transition complète vers le tout électrique reste un objectif complexe. Seuls 25 % des Français pensent que la population sera prête pour cette transformation en 2035, la date fixée par l'Union européenne pour l'arrêt des ventes de véhicules thermiques. Selon Thierry Lalande, Directeur Automobile et Mobilité France chez Ipsos, "les Français doutent que le véhicule électrique soit un phénomène durable", une crainte alimentée par des expériences passées, comme celle du Diesel.

Les obstacles à la transition électrique : coût, autonomie et infrastructures

La méfiance envers les véhicules électriques s'explique par plusieurs obstacles pratiques. L'autonomie est un frein majeur pour 37 % des Français, qui estiment que les véhicules électriques ne permettent pas de couvrir les longues distances sans complications. Par ailleurs, le coût d'acquisition et d'utilisation reste prohibitif pour 30 % des sondés, tandis que 24 % évoquent le manque de bornes de recharge disponibles. En effet, 46 % des Français indiquent ne pas avoir de borne de recharge à moins de cinq kilomètres de leur domicile, un problème majeur pour une adoption massive de cette technologie.

En termes de priorités pour réduire leur impact environnemental, l'automobile électrique est reléguée derrière des actions plus concrètes comme l'économie d'eau, le recyclage ou l'utilisation des transports publics. Seuls 10 % des sondés estiment que le passage à l'électrique constitue une mesure efficace dans la lutte contre le réchauffement climatique, soulignant un décalage entre les objectifs européens et les perceptions des consommateurs.



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