Le gouvernement français envisage, dans le cadre du Projet de loi de finances (PLF) pour 2025, d'équiper plusieurs centaines de radars de nouvelles technologies permettant la détection d'infractions plus complexes.
Des radars équipés d'IA
Cette initiative, détaillée dans une annexe de 20 pages, prévoit d'ajouter à ces dispositifs une fonctionnalité d'intelligence artificielle (IA) pour identifier des comportements comme le téléphone tenu en main, le non-port de la ceinture et le non-respect des distances de sécurité entre véhicules.
Selon Marc, un agent de la sécurité routière interrogé sur la question, "l'usage de ces technologies pourrait réduire les accidents en rendant la surveillance plus réactive et objective. On veut passer d'un contrôle répressif à une prévention plus fine". Le nombre de radars automatiques, prévu pour augmenter légèrement de 4 000 à 4 160, indique la volonté de l'exécutif de renforcer la sécurité routière tout en modernisant ses outils de contrôle.
Un budget de 46.3 milions d'euros pour ces nouveaux radars
Les radars équipés d'IA permettraient de détecter des infractions souvent invisibles aux radars actuels, limités au contrôle de vitesse. Cette innovation mobilise un budget de 46,3 millions d'euros, visant à entretenir et à moderniser le parc actuel de radars, selon le PLF 2025.
L'intelligence artificielle pourrait aussi analyser les flux de données pour identifier des tendances et prévenir les infractions de manière proactive. Nicolas, technicien en gestion des réseaux de surveillance, observe :"Il y a un potentiel énorme, mais les données doivent être rigoureusement protégées pour éviter les abus. Nous nous retrouvons face à une nouvelle frontière, où chaque infraction pourra être captée en temps réel sans intervention humaine".
Selon lui, bien que les nouvelles technologies apportent une efficacité accrue, elles nécessitent une transparence sur la gestion des données et des dispositifs de contrôle de leur utilisation.
L'association 40 Millions d'automobilistes craint une "avalanche de PV"
L'initiative du gouvernement suscite des réactions contrastées. D'un côté, certains voient dans cette extension des radars un moyen de responsabiliser davantage les conducteurs et de diminuer le nombre d'accidents.
Cependant, l'association 40 Millions d'automobilistes, dans un communiqué de presse, exprime des réserves. Son porte-parole, Philippe, témoigne : "Nous assistons à une sorte de course aux sanctions. En automatisant la surveillance à outrance, on risque de décourager les conducteurs en créant une avalanche de PV pour des comportements qui, bien qu'infractions, restent parfois involontaires ". Il dénonce également une approche punitive qui, selon lui, pourrait pénaliser des infractions mineures sans pour autant résoudre les problèmes de fond. L'association critique par ailleurs l'augmentation du budget pour l'édition et l'envoi des contraventions, considérée comme le signe d'une hausse des sanctions à venir.
Malgré ces controverses, certains automobilistes sont favorables à cette surveillance intensififée, la jugeant nécessaire pour garantir la sécurité de tous. Pauline, infirmière et conductrice régulière, partage cet avis : "Les radars permettent de se sentir plus en sécurité, surtout quand on sait que les comportements dangereux comme le téléphone au volant seront ciblés. J'ai perdu des proches dans des accidents dus à des imprudences, alors si cela peut sauver des vies, pourquoi pas ? ".
La rédaction d'Assurland